Dans un communiqué rendu publique par Nadia Matoub la veuve Matoub Lounès, ou elle remet sur le tapis la question du classement du domicile du rebelle par le pouvoir Algérien qui essai par tous les moyens de récupérer sa mémoire sans penser à révéler la vérité sur son assassinat, ou au moins honorer sa mémoire avec un véritable procès, sur ce communiqué, Nadia Matoub tient toujours ses engagement et refuse catégoriquement tout ce qui pourra lier la mémoire de son défunt mari avec ceux qui a combattu depuis son jeune âge.

Lire le communiqué complet ci-dessous:

Communiqué:

Lounès évoquait souvent sa mort. Il parlait aussi de ce qui adviendrait après sa mort. Tout un chacun connaît le peu d'intérêt que Lounès portait à la chose matérielle, mais tout un chacun sait également la valeur qu'il accordait à l'histoire et au respect de la mémoire. Parmi les craintes qu’il a exprimées, l'une des plus insistantes concernait sa maison. Sa demeure ne se réduit pas à une bâtisse construite et agencée d'une manière aléatoire. Dans cette maison, tout témoigne de sa présence et de ce qu’il a vécu. Elle est le témoin de ses douleurs morales et physiques mais aussi de ses joies. C'est le foyer de ses souffrances en 1988 après avoir été mitraillé par un gendarme à Michelet. C'est celui de son supplice psychologique après son enlèvement en 1994. C’est vers cette demeure que le peuple kabyle s'est rendu en masse crier sa douleur et sa révolte devant le corps de Lounès, témoin de la barbarie de ses assassins.
Ce foyer, je l’ai partagé avec Lounès. Ensemble, nous y avons vécu une période durant laquelle cette maison devenait le centre d'une nouvelle vie, enfin tournée vers l'avenir, pleine d'espoir et de douceur. Comme sa création artistique, cette maison fait également partie de son œuvre. Il ne cessait d’y apporter des modifications qui étaient pour lui comme autant de reflets de sa personnalité.
Le 25 juin 1998, il s'en est allé vers un autre monde. Quant à moi, je fus projetée dans une autre vie où mon soleil était devenu noir. J'ai subi le déni et le dénigrement et j'ai été éloignée de ce foyer où nous gardions jalousement notre amour et nos projets de vie. Pendant près de vingt ans, par pudeur, j'ai souffert dans le silence et j’ai regardé de loin ce qui se faisait autour de sa mémoire. Mais en mars 2016, un événement m’a poussée à quitter cette retenue. J'ai appris le projet de classement de cette demeure par la direction de la culture de Tizi-Ouzou comme patrimoine culturel national de l'État algérien, avec toutes les
prérogatives qui seraient conférées à ce dernier. Pour se faire une idée des conséquences d'une telle action, j'invite les citoyens à consulter la loi numéro 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel, notamment les articles 5, 16 et 27. Il était de mon devoir, en tant que femme légitime de Lounès Matoub, d’exprimer, comme je l’ai fait alors, mon refus et mon opposition face à ce qui constitue une offense grave à la mémoire du symbole de tous les Imazighens. Lounès Matoub a choisi sa voie et ses engagements pour la liberté, la laïcité et la démocratie. Il aspirait à une société affranchie de toute forme d’oppression qu'elle soit religieuse, politique, culturelle ou sociale.
Le 14 avril 2016, mon opposition a été déposée auprès de la direction de la culture de Tizi-Ouzou et auprès de la wilaya, aucune réponse ne m'a été donnée. Début octobre 2016, par voie d'huissier auprès des deux institutions, une nouvelle requête par laquelle je m'oppose à ce projet de classement a été introduite par mon avocat-conseil. Près de cinq mois plus tard, la direction de la culture ne donne toujours pas de suite à ma requête.
Depuis quelque temps, on assiste à des tentatives de récupération et de contrôle de la mémoire de Lounès. Je ne laisserai pas ses ennemis, quels que soient leurs relais, faire de Lounès Matoub un drapeau vide. Je ne les laisserai pas détourner son combat et récupérer sa demeure. À cet effet, je suis appelée à faire valoir mes droits en tant que veuve de Lounès Matoub. Je suis certaine, comme des millions des Kabyles, que l'homme libre qu'il était, et qu’il doit demeurer dans les mémoires, n'aurait jamais accepté d'être placé sous la tutelle de ceux qui ont mobilisé tous les moyens pour détruire tout ce pour quoi il a combattu et qu'il a payé de sa vie.
Si pour l'instant, mon statut de veuve de Lounès me permet de bloquer ce projet qui est une insulte au combat du rebelle, il est nécessaire de rendre permanente l'insoumission de son
foyer à la mainmise de l'État. Pour ce faire, il faut trouver un moyen qui offrirait la possibilité aux citoyens d'exprimer leur position pour préserver l'authenticité de ce patrimoine. Quant à moi, je ne cesserai de me battre dans le respect du souvenir de Lounès et de ses engagements.

NADIA MATOUB

A propos de développeur

Azul fellawen, je me nomme "Yugerten Yazid" un jeune informaticien de réseaux et programmation WEB internet. J’ai créé ce site "JS Kabylie Club"dans le but de partager et promouvoir la culture Amazigh dans le monde entier, dans tous les domaines, afin de développer le taux de recherches google sur le contient Amazigh, non seulement des sujets de politique, terrorisme et racisme qui salaient notre image comme peuple, mais bien plus sur l'éducation,Sport,Technologie…, etc. Comme on dit en kabyle "yiwen ufus ikat-ara lkef"donc j'ai besoin de votre aide pour réaliser tout ça. Aidez-moi à donner une bonne image sur le peuple amazigh."Agdud mebla idles, am umdan mebla iles" Merci pour votre passage sur notre simple site.

Enregistrer un commentaire

Jugurtha Yazid

Fourni par Blogger.