Louis Chevalier (historien français 1911-2001)
C’est la France qui a contribué au progrès de l’Islam [en Algérie], en rendant par exemple l’usage de l’arabe obligatoire dans les justices de paix. L’islamisation de la Kabylie en particulier est d’époque récente.



Eugène Daumas (Général et écrivain français 1803-1871)
Contrairement aux résultats universels de la foi islamique, en Kabylie nous découvrons la sainte loi du travail obéie, la femme à peu près réhabilitée, de nombreux usages où respirent l’égalité, la fraternité, la commisération chrétienne. [...] Plus on creuse dans ce vieux tronc, plus, sous l’écorce musulmane, on trouve de sève chrétienne. On reconnaît alors que le peuple kabyle, en partie autochtone, en partie germain d’origine, autrefois chrétien tout entier, ne s’est pas complètement transfiguré dans sa religion nouvelle. Sous le coup du cimeterre, il a accepté le Koran, mais il ne l’a point embrassé; il s’est revêtu du dogme ainsi que d’un burnous; mais il a gardé, par dessous sa forme sociale antérieure, et ce n’est pas uniquement dans les tatouages de sa figure qu’il étale devant nous, à son insu, le symbole de la Croix.
  • Mœurs et coutumes de l’AlgérieTell, Kabylie, Sahara, Eugène Daumas, éd. Hachette, 1858, p. 254-255
Hans Günther (théoricien de l’eugénisme nazi 1891-1968)
Chez les Berbères, en particulier chez les Kabyles du Rif au Maroc puis dans la Djurdjura, à Enfida, et avant tout parmi les tribus des Chavias dans le massif des Aurès, on constate un apport de la race nordique, ou bien plutôt nordique et falique, que l’on peut attribuer à des invasions préhistoriques. Dans cette région, les blonds représentent, semble-t-il, un cinquième à un tiers de la population.
  • Les peuples de l’europe (1927), Hans Günther, éd. Editions du Lore, 2006, p. 173-174
Augustin Ibazizen (avocat, Fort National 1897, Paris 1980)
Le Kabyle n’est pas un sémite, mais un méditerranéen confiné par l’histoire dans les montagnes du Djurdjura, et dont la sensibilité est proche de celle des peuples latins. [...] A la différence de l’Arabe, le Kabyle n’a pas le culte de son passé historique qu’il n’oppose pas à l’histoire de France. Le jeune Kabyle n’a pas de dieux, ni la civilisation musulmane, ni le culte de Mahomet : c’est une table rase.
  • Augustin Ibazizen, dans un article de la Nouvelle revue des jeunes (1930) , analysant “L’évolution de la jeunesse kabyle”.
  • Algérie: le passé revisité, Chems-Eddine Chitour, éd. Casbah Éditions, 1998, p. 152

Ernest Renan (philosophe et écrivain français 1823-1892)
Le Kabyle, personne n’en doute, n’a été amené dans le pays ni par la conquête musulmane, ni par celle des Romains. Ce n’est ni un Vandale, ni un Carthaginois ; c’est le vieux Numide, le descendant des sujets de Masinissa, de Syphax et de Jugurtha .
  • « La société berbère » (1873), dans Mélanges d’histoire et de voyages (1878), Ernest Renan, éd. Calmann Lévy, 1890, p. 321
[P]our n’avoir qu’un rang assez humble dans l’échelle du génie, la race berbère n’en est pas moins importante dans l’ensemble de l’humanité. Son étonnante vivacité est un des phénomènes de l’histoire les plus dignes d’être étudiés. A l’époque romaine, d’ailleurs, le monde berbère a introduit quelques éléments essentiels dans le mouvement général de la civilisation, en prenant une part considérable à la formation du christianisme latin.
  • « La société berbère » (1873), dans Mélanges d’histoire et de voyages (1878), Ernest Renan, éd. Calmann Lévy, 1890, p. 323
Dans un pays où il n’ya pas d’hôtelleries, l’hospitalité devient une charge publique, et chez des populations aussi pauvres que celles dont nous parlons c’est une charge pénible. Les Kabyles s’en acquittent d’une façon vraiment touchante. […] Voilà qui est admirable et montre tout ce qu’il y a d’excellentes qualités de coeur dans la race berbère. Les pages héroiques et touchantes de l’histoire du christianisme africain s’expliquent par cet esprit d’humanité, de douceur.
  • « La société berbère » (1873), dans Mélanges d’histoire et de voyages (1878), Ernest Renan, éd. Calmann Lévy, 1890, p. 336-337
Élisée Reclus (écrivain, géographe et anarchiste français 1830- 1905)
Les Kabyles sont en général un peu moins foncés que les Arabes, ce qui s’explique par leur vie plus sédentaire. En moyenne, ne diffèrent que peu des Européens du midi, et parmi eux on rencontre des milliers d’individus qui, en changeant de costume, pourraient être confondus avec des Auvergnats, des Cadurques, des Limousins. Les prétendus Arabes des environs de Saïda et de Frenda, Berbères presque purs en dépit de leur généalogie, sont de ceux qui rappellent la physionomie de paysans la plus commune dans le midi français.
  • Nouvelle géographie universelle: la terre et les hommes, Élisée Reclus, éd. Hachette, 1886, t. 11, Moeurs des Kabyles, p. 386
Certes, on peut compter sur l’avenir historique de cette nation forte et laborieuse à laquelle l’humanité doit déjà le service immense d’avoir, sous le nom d’Arabes, conservé et développé en Espagne les sciences léguées par le monde hellénique et qui, dans le reste de l’Europe, étaient menacées de se perdre à jamais sous la nuit du moyen âge.
  • Nouvelle géographie universelle: la terre et les hommes, Élisée Reclus, éd. Hachette, 1886, t. 11, Moeurs des Kabyles, p. 464

Alfred Rosenberg (propagandiste nazi excuté par pendaison lors du procés de Nuremberg)
Les Berbères, dont une partie conservent encore la peau claire et souvent même les yeux bleus, ne remontent pas aux raids ultérieurs des Vandales, mais bien à la très ancienne vague atlanto nordique. De nombreux chasseurs Kabyles, par exemple, sont aujourd’hui encore irréfutablement d’origine nordique. Ainsi, dix pour cent de la population dans les environs de Constantine, et encore davantage dans le Djebel Scheschor, sont des Berbères blonds.
  • Le Mythe du vingtième siècle (1930), Alfred Rosenberg, éd. Deterna, 2005, p. 42
Maréchal Saint-Arnaud (Maréchal français 1798-1854)
Ces Kabyles sont les soldats les plus braves de toute l’Afrique.
  • Djidjelli, 25 mai 1839
  • Lettres du Maréchal Saint-Arnaud, Maréchal Saint-Arnaud, éd. Michel Lévy frères, 1855, t. 1, p. 218
Divers
Le premier indigène qui entra au service de la France après la conquête d’Alger, fut un Zouaoui ou homme des Zouaoua, de là le nom des Zouaves.
  • Les Zouaves composés par la suite d’européens furent l’un des corps d’élite de l’armée française.


Soyons Nombreux au rendez-vous.

Tamsalt-a n tira mačči d awal kan. D tasnilest ara d-yinin amek ara teddu taluft (a) neɣ (b).
Tuget n yeqbayliyen n wass-a ad k-qqaren : " ilaq ad naru Taq(v)aylit deg wadeg n Taq(b)aylit ".Dɣa, qlen akk d imesnilsen, bɣan akk ad d-fken tiktiwin-nsen ɣef tutlayt-nsen.
Tamenzut, tirawalt ur telli wara d tussna, tirawalt d amsefham (d assufeɣ n yilugan) gar At tjerrum d yimesnilsen deg yiswi n usileɣ n yilugan n tira, iwakken, imyura akked wid yettarun tutlayt ad arun akk kifkif.

Tis snat, send ad yaru umdan, yessefk fell-as ad yel agemmay ara yeḍfer, agemmay-a mačči d aseḥluli neɣ d talalit ara d-ilal, agemmay d tamsislit ara d-yinin d acu-t? , amek-it? ...

Tannegart, imi fernen imesnilsen n teqbaylit agemmay d usekkil (alaṭini-agrigi) is ara yarun, yettuḥettem fell-asen ad ḍefren imesla n ugemmay-nni. Imeslic ad yettwaru, imesla n yimeslicen-nni xaṭi.
S ubrid-nniḍen, tirgalin tizenzaɣin akked taggaɣin ad ttwarunt d yiwen n yimeslic 

Amedya :  Imeslic : /b/ ~ [ḇ]
                  Imeslic : /t/ ~ [] ~ [ţ]

Dɣa, ulac ayen umi i qqaren imesnilsen "Tayuga taddayt", akken-nniḍen : Ulac amgired n unamek gar [ḇaḇa] akked [baba].





La Kabylie est qui a tant donné pour le bien être de l'Algérie s'est retrouvée toute seule à affronter les ténèbres, le combat d'aujourd'hui n'est plus une question de langue ou de culture, plus encore, c'est une question de vie ou de mort, 
«TO BE OR NOT TO BE» disait Shakespeare.


Que l’ennemie tremble en voyant flotter notre drapeau le moment est venu, nous briserons les chaines Défendrons nos terres c'en sera fini de ces gens si orgueilleux et arrogants faucheurs, l'heure a sonné le moment est venu d’être libre, bâtir une nation récupérer ce qui nous a été pris par l'épée au nom de la paix, la Kabylie triomphera retrouva richesse et prospérité
Kabyles... pays Lumière sent la chaleur de nos cœurs vois tu notre ferveur quand bous marchons près de toi dans cette quette chasse à l'ennemie afin que nos couleurs brillent encore.
La Kabylie doit se séparer de la dictature arabo-algérienne le plutôt possible. Les kabyles n’ont pas les mêmes valeurs ni les mêmes aspirations que les algériens. La politique génocidaire de l’Algérie envers la nation kabyle doit cesser. La séparation avec l’Etat despotique et archaïque d’Alger est une nécessité vitale. Le peuple kabyle ne peut accepter de vivre sous la botte d’un autre peuple qui a enclenché la marche arrière, vers le moyen-âge et les ténèbres. L’avenir de l’Algérie est plombé,c’est le despotisme oriental.
L’Algérie est la risée du monde avec un président fantôme ,un peuple mort qui a peur de la mort ! Non , je ne suis pas algérien, je suis kabyle et il n y a pas de quoi être fier d’être algérien. La séparation avec la dictature arabo-algérienne est un devoir et un honneur pour tout kabyle libre.
La Kabylie depuis la nuit des temps a toujours opté pour la liberté de individu vivant sur le territoire Nord-Africain, jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et comprend enfin que le philosophe Grec Platon avait finalement raison quand il dit: "Tu te trompe si tu crois pouvoir libérer un peuple esclave, parce que tu te trouvera a la fin de l'affronter lui même" il est temps d'être égoïste pour une fois et penser a soit même et si son frère décide enfin de se libérer, tu ne dois surtout pas l'aider mais plutôt lui apprendre comment faire.
Tamurt Iqvayliyen si zik tessawal ar tdukli aken adawi talwit i wid niden armi tettu iman-is. Ass-a tezzid nuva-s, adezzi ar yiman-is, adelhu d tarwa-s... ad tuɣal ɣer wevrid n tlelli d timument. Aɣref aqvayli adyelhu d yiman-is d tmurt-is Taqvaylit.

L'union ne fait pas toujours la force, et en politique c'est encore pire, le monde avance, affronte tous les obstacles et brise tous les tabous qui puissent le retarder, tous les pays du monde optent pour la meilleure solution qui se présente quelle que soit sa nature. La plupart d'entre eux optent pour la division.

Nous verrons ci-dessous les meilleurs exemples des pays qui ont opté pour cette solution:

Qui vous a dit que la division n'est pas une solution? Je vais vous donner différents types de divisions et vous verrez que vos propos ne sont pas à leur place. Je commence par les USA, une puissance mondiale qui est divisée en 51 Etats. Le secret de sa réussite c'est que chacun des Etats contribue au développement économique, culturel, politique et linguistique de la première puissance mondiale,

Le Canada qui est à deux pieds des USA et qui est, de nos jours ; parmi les pays les plus sûrs au monde compte dix provinces et trois territoires fédéraux. La répartition des pouvoirs ou champs de compétences respectifs du gouvernement fédéral et des provinces est prévue principalement aux articles 91, 92 et 93 de la loi constitutionnelle de 1867, quoique parmi ces régions canadiennes, il y en a qui trouvent que c'est insuffisant et revendiquent carrément l’indépendance.
La France qui est l'un des meilleurs exemples de la démocratie dans le monde ne trouve aucune difficulté à avancer malgré ce qu'on appelle la division. Les Corses revendiquent leur indépendance, les Bretons aussi. On a l'habitude de voir des royaumes divisés en Républiques, mais en France, Monaco est un royaume à l'intérieur d'une République.

Quant au royaume d'Espagne, il y a beaucoup à dire mais nous allons nous contenter de ce qui nous intéresse. Ce pays, classé vingt-huitième au monde pour ce qui est de la population, est divisé en dix-sept communautés autonomes, et chacune jouit de son propre statut politique et économique. Comme plusieurs régions dans le monde, certaines d'entre elles, dont la Catalogne et les Basques, trouvent que le statut d'autonomie n'est pas suffisant et prônent l'indépendance.

Il y a des cas ou l'union ne fait pas la force, et la seule alternative est bien la séparation, prenons l'exemple du Royaume-Uni dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. La majorité de son territoire est la Grande-Bretagne. Ce toponyme qui est à son tour divisé et qui désigne l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Ecosse ainsi que la plupart des territoires insulaires contigus à l'exclusion de l'îles de Man et des îles anglo-normandes.

Le Royaume-Uni, qui était le moteur de l'union Européen, a jugé bon de se retirer de cette alliance. La majorité du peuple a voté "OUI" pour rompre cette union lors du BREXIT.
La Yougoslavie est un pays des Slaves du sud en Serbo-Croatie. C’est un ancien Etat d'Europe du sud-Est, qui a existé sous différentes formes entre 1918 et 2003. Il regroupait les actuels pays appelés Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine, ainsi que le Kosovo – région autonome de la Serbie dont l'indépendance auto-proclamée, le 17 Février 2008, n'est reconnue que partiellement par la communauté internationale –.

Nous avons commencé l'article avec la première force politique, économique et militaire du monde qui est les Etats-Unis. Nous allons le clôturer avec un pays potentiel qui risque de se hisser sur le trône, dans un futur proche, qui est la Chine. Aujourd'hui la République Populaire de Chine comprend cinq régions autonomes sur son territoire qui sont Guangxi, Mongolie Intérieure, Ningxia, Xinjiang et Tabet. Elle compte aussi vingt-trois (23) provinces, quatre municipalités, dont la capitale Pékin, ainsi que d'autres régions administratives comme Hong Kong et Macao.

Conclusion: Quand on ne s'entend pas avec son frère, on partage l'héritage et chacun vit pour soi.

Amacahu, rebbi  attislhu
           ad tiɣzif amzun d asaru.


Zik-nni yella yiwen n uglid yesεa tllata n yesis. Snat n tmenza zewǧǧent ma d yelli-is tamctuḥt ur tezwiǧǧa-ara.
Yiwen was yuḍen uglid atas, dɣa yessuter.Ad adawin yesis-nni izewǧǧen Aken adasent ad styefraq ayen yekseb ackku yugga-d ad yemmet dɣa yena-as iyesis-nni bɣiɣ ad slaɣ iyal yiwet si yesis Akken.Ada-dizar danta it iḥemlen Aṭas dɣa tkcem ɣur-es yellis tamqrant tettmesla-asd Syiles zziden iwaken addiɣil tḥmlit Maca nettat ur ttḥmlit ara.Tarnad Yellis nni talemast ula d nettat am Tinzwarut-nni mad yellis tamcṭuḥt Tettmslay-as kan sliniun.Acku Desah tḥamllit dacu babas ur
yefhim ara Dacu isdqar iɣil kan ur ttḥemllit ara Dɣa yefraq akk ayen yesεa I snat-nni Kan n tmenza. Mad ttamcṭuḥt-nni Ur ttid isaḥ ara ulla d cwit segayen Ikseb babas da cukan yefkatt I yiwen dmmi-is n uglid ulla d netta yesεa tifarkiwin dayen kan, aktar n uglid-nni babas n teqcictmi aka kra n wussan iseg tezweǧǧ yelli-is n uglli. Tamctuḥt yeɣlid yiwen n lklak ɣef ugellid. Ina-yas mur zriɣara yssi ur ḥlluɣ-ara la-dɣa yelli tamctuḥt acku ikmllitt kas akken iɣil ur tthmllit-ara. Dɣa yesuter ad adawin yessis-nni maca ula d yiwet ur dusi ala yellis-nni tamctuḥt warεad teslli laxbar bli baba-as taεgel ɣer babas xas aken ur syefki ara Ula d ciṭ seg ayen yeksek acku ut Ur teli-ara teṭmaɛt ɣer wyen yeksel Babas akken iwewla uglid yelis yeḥla Yuɣal akken yela. Yarna yezra Bli yesis-nni tmenza urthnlent ara Iksastid ak ayen yestyefka.
Ikmel uglid tudartis d yelis Tamctuht d wargaz n yelli-is Di talwit mad yess-nni timenza Qqiment d ttwḥidin kas aken adrim sεant maca ur ḥnant ara



Chaque victime était un otage innocent versé dans les charniers pour satisfaire aux exigences glacées d'une arithmétique de la terreur. Peu importaient les qualités ou les défauts des victimes, leur nom, leur poids d'entrailles humaines et les symboles inclus dans leur métier. Ce qui comptait, c'était le nombre des morts à partir desquels la peur s'installait dans la vie et commençait de la corrompre comme un poison. On ne tuait pas comme on tue à la guerre pour ouvrir dans les rangs de l'ennemi des brèches dans lesquelles s'engouffraient les soldats. On tuait pour créer un scandale et par ce scandale attirer l'attention du monde non pas sur les victimes, mais sur les bourreaux.


L'entreprise supposait une organisation méticuleuse des complicités; chaque nouveau mort étant l'occasion d'exprimer les solidarités qui liaient le meurtrier à un immense camp d'intérêts et d'idées. Chaque nouveau massacre collectif servait de prétexte à une explosion d'indignation en faveur des écorcheurs. Ainsi les hommes étaient-ils immolés sur l'autel d'un calcul, et les morts versés comme un carburant nécessaire au fonctionnement d'une machine. Pour que s'ouvrît et fût alimentée une controverse, il fallait que mourussent des innocents. On brûlait la vie dans les hauts fourneaux des fonderies d'idées.
Dans cette incroyable logique de l'absurde, les Français d'Algérie fournissaient les morts. Ils étaient les hommes-charbon indispensables au fonctionnement de la grande machine "anticolonialiste" affectée à la subversion de l'Occident. Pour que les journaux progressistes de France pussent s'indigner du sort des Algériens, pour que M. Sartre pût donner une conférence à Rome en compagnie de l'un des chefs des égorgeurs, pour que l'archevêque d'Alger pût rédiger l'un de ses communiqués abscons qui sont égale injure à la justice, à la charité et à la syntaxe; enfin, pour que l'Organisation des Nations unies pût se poser à New York en gardienne intransigeante des droits de 1 'homme, il fallait qu'une femme fût violée dans une ferme d'Oranie, après avoir été contrainte d'assister à l'égorgement de sa fillette et de son mari; il fallait qu'un petit garçon fût assommé à coups de pioche dans un village de l'Algérois; il fallait que des jeunes filles fauchées par le souffle des bombes fussent mutilées à Alger et qu'une explosion hachât des enfants dans un autobus au retour de l'école.
Pour que M. Mauriac pût jouer des grandes orgues de son talent dans sa chapelle, il fallait que fussent abattus des fidèles anonymes à la porte d'une église de la vallée du Chélif, ou que deux prêtres fussent égorgés aux confins oranais des steppes sahariennes et qu'une vieille femme fût assassinée le jour de Pâques dans un hameau de Kabylie bruissant de ce murmure d'averse qui tombe du feuillage des eucalyptus.
Car c'était cela le mécanisme de la guerre dite "révolutionnaire". C'était l'assassinat des innocents, conçu comme une technique d'alerte destinée à attirer l'attention sur les revendications politiques des assassins. Et plus le crime était monstrueux, plus l'émotion qu'il soulevait servait la monstrueuse cause.
A Boufarik, près d'Alger, officiait le docteur Rucker. Il avait été mon condisciple au lycée d'Alger; donc, celui d'Albert Camus. C'était un gentil bohème aux gestes un peu gauches, mais dont la charité était inépuisable; l'un de ces médecins algériens toujours penchés sur les humbles, pour qui la médecine était un sacerdoce. Un jour de consultation, l'un des "malades" brandit un revolver et tua le docteur Rucker de quatre balles tirées à bout portant. Le meurtre fit sensation. Fleurirent les articles condamnant le "colonialisme". Dans ces pages, on accusait la France d'entretenir en Algérie plus de gendarmes que de médecins ou instituteurs; mais les techniciens de la terreur tuaient plus de médecins que de gendarmes le premier mort de la guerre d'Algérie était justement un instituteur. Peu importait l'état des victimes! Ce qui comptait, c'était que chaque jour reçût sa fournée de morts pour que ne s'éteignît point la controverse politique. Le sang du docteur Rucker servait d'encre à Mauriac ou à Sartre, et aux procureurs de l'O.N.U.
Longtemps les Français d'Algérie avaient courbé la tête sous l'orage. Ils attendaient que leur fût rendue la justice élémentaire qui exige que soient châtiés les hommes qui attentent la vie des hommes. Au bout de cette longue patience, ils avaient découvert qu'ils étaient seuls à faire les frais du procès. C'est que la subversion avait pris soin de pourrir les esprits et l'occasion est belle d'en démontrer ici une part du mécanisme. La calomnie sur l'exploitation coloniale permettait de camoufler les crimes commis sur les innocents en une sorte de justice sommaire exercée sur des coupables. Les assassins devenaient des redresseurs de torts. Ce sera l'une des hontes de ce siècle finissant d'avoir admis comme un postulat l'idée de culpabilité collective qui a livré des foules entières aux mains des bourreaux improvisés et fait payer à des enfants les délits imputés à des sociétés.
Le docteur Jean Massonnat a été tué à Alger, au cours de cette fusillade qui a couché sur pavé tant d'Algéroises et tant d'Algérois. Il était mon ami. Comme ce mot paraît soudain démesuré, et comme, en certaines circonstances, on se sent brusquement envahi par la peur de ne pas en être digne. La dernière lettre qu'il m'avait écrite était un cri: "Non seulement, on veut nous chasser, mais on veut, encore, que nous soyons des salauds, pour que nous soit retirée jusqu'à l'espérance en un mouvement de pitié de la Métropole ...". Jean Massonnat, agenouillé sur un blessé, a été tué de trois balles tirées dans le dos par ceux que "Le Figaro" appelle "le service d'ordre"!
Pourquoi sommes-nous maudits?
Mais à travers ces confusions, on entrevoit ce qui, jour après jour, est devenu la hantise des Français d'Afrique. Ils ont cherché à se laver de la calomnieuse accusation de "colonialisme" pour être rendus à leur état d'innocents injustement frappés et ainsi renvoyer leurs tortionnaires à leur culpabilité d'écorcheurs. C'est le sens des grandes offrandes de mai 1958: une "Nuit du 4 Août" étalée sur quinze jours de soleil dans un ressac de clameurs et de chants.
Jean BRUNE
1 novembre 1.954:
Le lundi 1er Novembre, jour de la Toussaint, et le lendemain, Jour des Trépassés, ont marqué le commencement des actions meurtrières des rebelles en ALGERIE. En effet, une vague de terrorisme s'abat soudainement sur le pays, plongeant les populations dans l'étonnement, l'inquiétude et la réprobation. Trente attentats sont signalés dans le CONSTANTINOIS, en GRANDE-KABYLIE, en ORANIE et dans la ville d'ALGER (plusieurs bombes sans victimes). On signale 8 morts et de nombreux blessés. Un communiqué du Ministère de l'intérieur déclare: "Un certain nombre d'attentats ont eu lieu cette nuit en plusieurs points de l'ALGERIE. Ils sont le fait d'individus ou de petits groupes. Des mesures immédiates ont été prises par le Gouverneur général de l'ALGERIE et le Ministère de l'intérieur a mis à sa disposition des forces de police supplémentaires. Le calme le plus complet règne dans l'ensemble des populations."
Les premières victimes sont: MM. Hamed HAROUK, agent de police et son collégue Ahmed BEN AMAR, gardien suppletif (harki) du dépot de liége à DRA-EL-MIZAN; Ben Hadj SADDOK, caïd de M'CHOUNECHE; Guy MONNEROT, instituteur à TIFELFEL, originaire du LIMOUSIN; le lieutenant DARNAULT qui commandait une section de spahi au poste de KHENCHELA, dans l'AURES, deux canonniers, Pierre AUDAT du 9ème RCA et Eugéne COCHET, brigadier-chef du 4éme RA, sentinelles de garde, fusils sans munitions, à la caserne de Batna et Laurent FRANCOIS, à Cassaigne en ORANIE. Mme. MONNEROT est violée puis grièvement blessée aux côtés de son mari. Soit un premier bilan de trois militaire, un policier, un harki, trois civils, aussi trois musulmans , un pied noir, quatre métropolitains, étrange bilan pour une insurrection qui devait être le soulèvement d'un peuple entier contre l'oppression armée dont il serait opprimé.
Mais les dirigeants de la rebellion, sont découragés. Ila avaient prévu beaucoup plus, de veritables combats, la prise d'armes dans les casernes, la capture du stock d'explosif de la mine de plomb d'Ichmoul. La plupart des hommes ont eu peur devant l'énormité de la tache, ils se sont debandés, ou ont derisoirement tiré quelques coups de feu de loin vers des cibles secondaires, station service, poste de garde.
Cerains affirment qu'à ce bilan officiel il convient d'ajouter un chauffeur de taxi juif assassiné à Oran quelques minutes avant minuit, ce qui ferait de lui le premier mort de cette guerre, laurent François ayant lui été assassiné quelques minutes après minuit. Le cannonier André MARQUET, originaire du Nord, est mort à l'hopital de Batna où il a été transporté après avoir été blessé à Kenchela.
Il y a quand même une action qui ne relève pas du petit coup de main, elle concerne la petite bourgade d'Arris, dans les Aurès, où un groupe de plusieurs centaines d'hommes armés assiège la bourgade, qui ne sera dégagée que le lendemain par des renforts de troupe.
Des incendiaires tentent de mettre le feu à la maison de la radio, au central téléphonique du champs de manoeuvre, au dépot des pétroles Maury, tout ça à Alger, mais ils sont peu experimentés, ils ont peur, ils baclent, les explosifs sont de mauvaises qualité, ils ont des méches lentes anciennes, pas une de ces tentatives n'aboutit.
Plus politique ( Je pille encore une fois l'excellent Kayanakis, algérie 1.960, la victoire trahie, ISBN 3-932711-16-5): La rébellion éclate le 1er novembre 1954. Dans un premier temps, la guerre d'Algérie n'est que la guerre des rebelles face à une France dont la riposte - c'est classique en guerre révolutionnaire - est lente. En revanche à partir du moment où la France réagit, la rébellion suit une trajectoire surprenante : l'échec de ses stratégies successives sera aussi systématique que total son succès final. Les opérations se dérouleront en trois phases.
Pendant deux ans, de novembre 1954 à août 1956, triomphent terrorisme et anarchie. Le 1er novembre 1954 est un échec. Les instigateurs de l'opération avaient rêvé une flambée générale de terreur permettant la constitution en Algérie d'une base "indépendante". Les résultats sont maigres et les chefs au désespoir. Mais la passivité française laisse le champ libre à des hommes neufs qui en deux ans prendront le quasi- contrôle du bled, situation anarchique dans laquelle la terreur sur les populations, seule stratégie spontanée possible, n'en impose pas moins sa loi.
Dans un deuxième temps, ce succès conduit, au congrès de la Soummam, à partir donc d'août 1956, à lancer une structure et une stratégie de conquête. Mais la France commençait de réagir. Dès lors toutes les décisions rebelles, aussitôt prises, deviennent inapplicables; la définition de l'organisation s'accompagne de son reflux politique et militaire: la rébellion ne pourra plus constituer une force armée qu'en dehors de l'Algérie,(au Maroc et en Tunisie) tandis qu'en Algérie l'intégration politique se fera au point que l'Algérie votera en 1958 la nouvelle constitution française.
Dans un troisième temps enfin, à partir de 1960, la défaite militaire et politique totale en Algérie, manifestée par la proposition de ralliement à la France des rares forces survivant sur le territoire (affaire si Salah), sera annulée par la décision du gouvernement français de se défaire de l'Algérie entre les mains du seul F.L.N. Cette décision manifestant la rupture de l'unité de stratégie psychologique indispensable en guerre révolutionnaire, ôte tout sens à la politique de pacification cependant officiellement poursuivie et ouvre l'Algérie au F.L.N.
Et maintenant, Littéraire (de Montagnon, guerre d'algérie, ISBN 7-85-704-171-1): TIOHANIMINE : 1er NOVEMBRE 1954 De Batna, cette sous-préfecture sans grand relief du Sud Constantinois, la route goudronnée en direction de Biskra se hisse sur la combe de la Mahouna, entre les sommets de l'lchmoul et du Chélia. Longtemps avant le col, elle domine la plaine où dorment les ruines de Lambèse, le siège de la fameuse 3e légion Augusta, et de Timgad, la Pompéi africaine. Elle est maintenant dans la cuvette. Là, à plus de 1 500 mètres d'altitude, elle flâne un peu, comme pour admirer ce paysage de haute montagne. Les cèdres aux reflets bleutés s'étagent avant les crêtes pelées. De-ci de-là, des falaises rocheuses, couleur de brique cuite, lardent les pentes de murs qui ignorent les lois de la verticale. Partout s'étalent les taches jaunies du diss séché par le soleil d'été mais qui repoussera dru après les neiges de décembre et janvier. Passé l'enceinte carrée de la maison forestière de Médina, la descente s'amorce, rapide. Très vite surgit Arris avec ses demeures aux toits plats. De cette bourgade perdue la France a fait le centre administratif de l'Aurès, le pays des Chaouias, ces rudes Berbères zénètes, hostiles à toutes les pénétrations. Une gendarmerie, une commune mixte, une école, quelques habitations en "dur" témoignent de sa présence et de son action. Le long de l'artère principale, les modestes échoppes des petits boutiquiers, l'enfilade des cafés maure attestent d'autres moeurs.
A Arris, la route cède la place à la piste. Celle-ci s'enfonce dans la vallée en lacets cahoteux. Peu à peu elle efface dans le lointain la croupe du Chélia qui, avec ses 2 328mètres, règne, impérial, dans le ciel d'Algérie. Sur sa gauche elle laisse filer les lames de couteau de l'Arhane et du Zellatou. L'eau court encore dans les fonds de chabets, aussi la verdure reste-t-elle présente. Pins d'Alep et épineux se disputent les parcelles d'humus. Brutalement, l'horizon trouve écran. Une barre se dresse. Le regard un long moment cherche le passage. Le voici. Il s'ouvre là, en sifflet, faille étroite et sinueuse dans le djebel abrupt. L'oued descendu des contreforts du Chélia s'y précipite. La piste s'y faufile aussi, collée à la paroi rocheuse. Ce sont les gorges de Tighanimine. Quelques centaines de mètres de plus et le paysage bascule. Franchie la brèche, la lumière éclabousse les yeux, la couleur change. L'ocre teinté de roux noie toutes les formes. Ici commence le Sud. Ici s'ouvre la voie de l'univers saharien.
Tout a commencé là, un matin de Toussaint. En ce 1er novembre 1954, la nuit a été fraîche. La rosée matinale perle sur les hauts. Mais l'hiver n'arrive pas si tôt. Très vite, le soleil, encore chaud, fait oublier le froid nocturne. Comme chaque matin, le vieux car rafistolé qui assure la liaison Biskra-Arris laisse derrière lui son sillage poussiéreux. A M'Chounèche, peu après Biskra, dans cette palmeraie dominée par la masse austère de l'Amar Kraddou, est monté 1e caïd du lieu, Hadj Saddok. Hadj Saddok est inquiet. Il a conscience que des événements graves se préparent. Le téléphone arabe a joué. De surcroît, il vient de recevoir une proclamation nationaliste annonçant l'insurrection armée. Il a été sommé sous peine de mort, de rejoindre les rangs des combattants de l'indépendance de l'Algérie, c'est pourquoi il a décidé de porter ces papiers à l'administrateur de la commune mixte, à Arris .Le car, avec son chargement de fellahs enturbannés, poursuit sa course. Quelques palabres à Rhoufi où l'éventuel touriste, contemplant la gorge, peut à l'occasion se croire au Colorado. A Rhassira, nouvel arrêt. Là débouche la piste de Tkout, ce bordj tenu par quelques gendarmes au pied d'une falaise impressionnante. Au-delà s'étend l'immense forêt des Béni-Melloul, où la colonisation, quelle qu'elle soit, n'a pour ainsi dire jamais pénétré.
A Tifelfel - peut-on appeler l'endroit un village ? - un couple d'Européens se joint aux voyageurs jusqu'alors tous musulmans. Ils sont jeunes tous deux. M. et Mme Guy Monneret ont vingt-trois ans et vingt et un ans. Instituteurs du bled en ces fonds de l'Aurès, ils sont en Algérie depuis un mois à peine. Ils aiment leur métier. La vie en milieu indigène qu'ils ont voulue ne leur déplaît pas. Les Chaouias, devant leur dévouement et leur bonne volonté, les ont acceptés. Ils se sentent maintenant chez eux. Profitant du week-end de la Toussaint ils ont décidé de rendre visite à un collègue à Arris. Le car a repris sa route inconfortable. Il entre dans les gorges de Tighanimine. Après, il entamera sa montée sur le chef-Iieu de la commune mixte. Soudain, un groupe d'hommes barre la piste et fait signe de stopper. Les nouveaux venus ont l'air menaçant. Une veste type treillis militaire couvre les épaules de certains. Presque tous ont une arme apparente. Le chauffeur, qui est dans le secret, obtempère. Celui qui dirige l'action s'appelle Chihani Bachir et a le verbe haut. Il est l'un des adjoints de Ben Boulaïd, l'un de ces vingt-deux Algériens qui, trois mois plus tôt, à Alger, ont décidé la révolte armée contre la France. La scène va se jouer très vite.
Chihani Bachir ordonne aux Monneret de descendre. Le caïd s'interpose.- Vous ne pouvez pas assassiner ces jeunes gens qui sont venus de France pour instruire nos gosses !- On s'en fout, notre civilisation c'est le Coran, pas celle de ces chiens de roumis !Devant la tournure de la discussion, Hadj Saddok, méprisant ceux qu'il appelle des "bandits", tente de sortir son revolver. Shaibi Mohamed, un des hommes de Chihani, devance son geste. La rafale de sa Sten, l'unique pistolet mitrailleur du groupe, abat le caïd et l'instituteur. Mme Monneret, violentée puis à qui une balle est tirée dans la tête, est laissée pour morte. Leur agression terminée, les assaillants s'éloignent dans la montagne. Deux hommes agonisent, un musulman, un Européen. Mme Monneret survivra par miracle. Du commando, la majeure partie sera décimée dans les mois à venir. Chihani Bachir, pour sa part, devenu le patron des Aurès Nementchas après la mort de Ben Boulaïd, sera exécuté par ses frères d'armes, victime des rivalités et des dissensions internes de la rébellion.
Je ne peux pas copier Courriére, il me ferait un procès, mais ce chantre du politiquement correct (c'est à dire ici partisan du F.L.N.) raconte comment de nobles révolutionnaires, à la recherche de leur identité, avaient barré la route par gaminerie. Comment surpris de voir des européens dans le car ils leur avaient demandé de descendre pour mieux les examiner. Comment le caïd dans un geste de provocation aussi ignoble que sournois avait dégainé son arme. Comment par un miracle dû à Allah l'arme de Shaibi (on sait que les sten partent pour un rien) toucha le caïd et par malheur, l'instituteur. Comment pris de panique le chauffeur du car s'enfuit laissant là les deux hommes agonisant alors que les vaillants F.L.N. auraient souhaité les accompagner à l'hôpital. J'ai oublié par quelle nouvelle malchance, madame Monneret prit une balle dans la tête, mais si on trouva du sperme dans/sur elle ce furent des inconnus et pas nos vaillants combattants. Bref un conte des mille et une nuit, et mirages orientaux, comme d'hab.
C'est à l'initiative de l'ethnologue pied noir Jean Servier, grand specialiste des chaouias que furent organisés les secours, et que madame Monneret ne deceda que quarante ans plus tard.
La mort de françois Laurent, premier pied noir à être assassiné, et premier assassiné (vers une heure du matin) est emblématique : revenant en quatre chevaux avec un ami âgé comme lui de 20 ans d'un bal à Mostaganem, ils sont arrêtés sur la route par un gérant de propriété qui réclame du secours, sa ferme est attaquée par un groupe de bandits qui veulent la brûler. Des coups de fusil de chasse éclatent, le gérant se sauve dans la campagne, les deux amis remontent dans leur voiture au pare brise éclaté, ils se précipitent à la gendarmerie de Cassaigne pour donner l'alerte.
C'est devant la porte de la gendarmerie où il frappe et sonne et qui ne s'ouvre pas, comme plus tard manquera le soutien des autorités aux pieds noirs, qu'un groupe FLN mieux armé et plus déterminé qui voulait enlever la gendarmerie pour récupérer son armement assassine Laurent de plusieurs balles dans le dos. Son compagnon est miraculeusement manqué par les assaillants qui s'enfuient, leur coup manqué. Les gendarmes vont bien. On trouvera plus de détail et des photos ICI.
A cette date, le général Cherrière ne dispose que de 58000 fantassins, dont 14000 opérationnels (les autres à l'instruction …) 8700 aviateurs avec 54 avions, des chasseurs et des bombardiers, 0 hélicoptères. 90000 hommes sont stationnés au Maroc ou en Tunisie.
Au Caire, à 18 heures, "la voix des arabes" sous contrôle direct du raïs gamal abdel nasser déclare: "L'algérie a aujourd'hui loyalement repris la voie de l'arabisme. L'algérie a engagé aujourd'hui une lutte grandiose pour la liberté, l'arabisme et l'islam! Aujourd'hui, 5ème jour du mois de Rabii 1er de l'année 1374 correspondant au 1er novembre 1954, à 1 heure du matin l'algérie a commencé à vivre une vie honorable. Aujourd'hui, une puissante élite d'enfants libres de l'algérie a declenché l'insurrection de la liberté algerienne contre l'imperialisme français tyrannique en afrique du nord."
Un peu plus tard, un organisme inconnu, le F.L.N. diffuse dans la nuit du premier au 2 à tous les journaux français un communiqué où l'on peut lire qu'ils ont engagé la guerre pour :"l'independance nationale par la restauration de l'état algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques (...) ils proposent une plate forme honorable de discussion (...) sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne une et indivisible."
ICI on peut lire leur proclamation
Une vision du MNA: Dans les wilayas 5 (Oranie) et 2 (Nord Constantinois), les résultats sont minces et très en deçà des objectifs fixés, pourtant modestes. Dans la wilaya 4 (Algérois), la seule action sérieuse est l'attaque de la caserne de Boufarik, menée par Ouamrane. Au total, dans les trois wilayas dirigées par les adjoints de Boudiaf à l'OS: Mourad Didouche, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi, les actions improvisées et bricolées, avec des effectifs limités, mal armés et inexpérimentés, sans le soutien de la populations et du MTLD, ont créé une émotion, mais pas la dynamique révolutionnaire escomptée. Un mois plus tard, Bitat se cache dans la montagne de Chréa avant de se réfugier avec Ouamrane à Alger où le FLN n'existe plus.
En Oranie, les 38 membres qui ont participé aux actions de la Toussaint, seront arrêtés avec l'aide des felllahs et "quinze jours après l'insurrection, le mouvement n'était plus qu'un souvenir. (Courriere)" L'action du CRUA rééditait l'aventure de la poste d'Oran: même improvisation, même action menée en dehors du parti et mêmes résultats désastreux.
En Kabylie (wilaya 3), les résultats ne sont pas négligeables. Mais les actions, lancées par quelques maquisards, ont empêché la généralisation de l'insurrection dans la région. Pire encore, Krim Belkacem et son adjoint Ali Zamoum doivent s'enfoncer dans les régions les plus reculées de la Kabylie, car la population leur est hostile (courriere.
Il en va autrement dans les Aurès-Nementchas (wilaya 1). Ben Boulaïd s'est engagé dans le CRUA pour obtenir les armes de Nasser, promises par Boudiaf. Mais il est resté le membre du Comité central du MTLD, chargé par le Congrès de 1953 de réorganiser l'OS, sous la direction de Messali. Il a d'ailleurs rencontré le chef national à Niort et il considère, comme lui, que la lutte armée doit mener à la solution du problème algérien défendue depuis l'Étoile: l'Assemblée constituante souuveraine. Quand il s'engage dans l'action, Ben Boulaïd agit en dirigeant politique et non en desesperado. Avec lui, tous les militants deviennent des djounouds (soldats de l'ALN) ou des fidaïs (hommes chargés du ravitaillement et du renseignement. Le 1er novembre, ce n'est pas un réseau clandestin mais tout le MTLD des Aurès Nementchas, formellement rattaché par ses chefs au CRUA, qui entre dans l'action, avec ses militants, ses structures, ses réseaux et ses sympathisants. Cela explique l'importance des effectifs engagés (près de 500 combattants), l'armement varié (carabines Statti, fusils Garant, Mauser) mais abondant et les uniformes portés par tous les combattants; le choix des objectifs d'un intérêt militaire certain, les casernes, les postes de gendarmerie, le sabotage des ponts et des gares, dans les trois villes entourant le massif des Aurès: Biskra, Batna et Khennchella, où d'actifs comités pour la libération de Messali existaient; les méthodes employées: encerclement des villes (Arris), entrée des rebelles en uniforme et à bord de camions à Batna, patrouilles à Khenchella, etc.; la distribution à tous les combattants d'une effigie de Messali Hadj pour signifier que c'est le parti qui s'engageait dans la lutte armée pour réaliser le seul programme que tous connaissaient: celui du PPA. Dans cette région, la présence de Messali est très forte, pour deux raisons: il a longtemps séjourné au bagne de Lambèse et son martyr l'a transformé en un personnage de légende; il a vécu en résidence forcée à Chellala et des milliers d'Algériens lui ont rendu visite, l'ont vu, l'ont entendu et ont capté sa baraka. Dans cette région berbère, maillée par un islam confrérique, Messali Hadj est perçu comme le guide, le Zaïm du pays.
À la différence de Boudiaf et de Didouche, Ben Boulaïd et son adjoint, Chihani Bachir s'engagent réellement dans la guerre de libération en s'appuyant sur le parti reconstitué après Hornu dans tout le Constantinois et en mobilisant les masses, dans les villes où se trouvaient les militants les plus conscients. C'est pourquoi ils ne se terrent pas dans les forêts, mais cherchent à établir des liaisons avec les groupes armés établis par le CNRA depuis août dans le Hodna, le Constantinois et les Kabylies, dans le but de créer une Armée de libération (ALN), ouverte à tous les "patriotes".
De façon non formelle, mais réelle, Ben Boulaïd réalise le programme de l'insurrection généralisée, mis au point en 1951 par Aït Ahmed et Messali Hadj pour reconstruire la seconde OS. En appliquant cette stratégie, il a créé une dynamique révolutionnaire dans tout le Massif des Aurès.
"L'immigration algérienne en France des origines à l'indépendance" (en fait une hagiographie du MNA et de Messali, par Jacques Simon, ISBN 2-84272-082-2
synthese:
La rébellion qui s'amorce le 1er novembre 1954 débute avec bien peu de moyens. Si peu que, raisonnablement, elle n'a guère d'espérances, et moins encore de probabilités de parvenir à ses fins, qu'on en juge: quelques centaines de mauvais fusils, autant de combattants cantonnés dans le massif des Aurès pour la plus grande part, et pour le reste dans celui de la Grande Kabylie; une population algérienne massivement indifférente et - de l'aveu des chefs de la conjuration - non éveillée à l'idée nationale; enfin une opinion mondiale étrangère au problème.
On trouve l'écho de cette indigence dans le texte même de la Proclamation solennelle du F.L.N. en date de ce 1er novembre 1954 (ICI): "Notre mouvement national, privé du soutien indispensable de l'opinion populaire, etc." et plus loin au chapitre des moyens de lutte: "le F.L.N. aura deux tâches essentielles ( ... ) : une action intérieure ( ... ) et une action, extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde... "
Et pourtant, sept ans et demi plus tard ...
Lorsqu'on tente d'embrasser le conflit algérien dans son ensemble, on constate qu'après un démarrage rapide le combat mené par le F.L.N., sur le plan politico-militaire où il se situe lui-même initialement, atteint une sorte d'apogée vers la fin de 1956, puis décline, passant par un premier point bas début 1958, tombant encore jusqu'à son point le plus bas au milieu de 1960, pour remonter ensuite mais sur un autre plan, purement politique celui-là, jusqu'au succès définitif de 1962.
Entre temps deux seuils ont été franchis que le F.L.N. n'a ni voulus ni directement provoqués, deux dates dont chacune marque une modification profonde des données du conflit: 13 mai 1958, 16 septembre 1959.
Entre temps aussi, le F.L.N. a transformé sa stratégie, abandonnant tout ce qu'il y avait d'erroné dans sa conception première de la lutte et adaptant son combat, avec réalisme, aux données nouvelles. C'est ainsi que l'aspect politique du conflit a pris le pas sur l'aspect militaire et que des facteurs étrangers au F.L.N. ont finalement suppléé aux défaillances de ses moyens propres.
Mais le F.L.N. n'a pas changé un iota à ses objectifs.
Dès le commencement ceux-ci ont été clairement formulés et proclamés. Ils ont été intégralement maintenus tout au long du conflit, un à un approchés dans la phase terminale et pleinement atteints pour finir.
Cette rigueur initiale, cette constance dans l'intention dernière, stratégique, cette souplesse réaliste quant aux moyens tactiques sont parmi les facteurs déterminants de la victoire finalement remportée par le F.L.N. Mais ils n'y ont pas suffi.
Novembre 1954 à mai 1958: ces trois ans et demi forment la première tranche du conflit. C'est la période pendant laquelle le F.L.N. se définit à lui-même, accomplit sa croissance et prend la mesure de ses possibilités, - et au terme de laquelle le centre de gravité de la lutte hésite à passer de "l'intérieur" à "l'extérieur".
Quant à ces deux termes, précisons sans plus attendre qu'il s'agit-là d'un concept dû au F.L.N. et correspondant aux réalités pratiques:
- "l'intérieur", c'est l'Algérie, son territoire, ses données humaines, opérationnelles, politiques ;
- "l'extérieur", c'est tout le reste: suivant le cas il s'agira soit (militairement parlant) des simples franges frontalières marocaine et tunisienne, bases de l'A.L.N. "extérieure", soit de l'appareil politico-administratif du F.L.N. à l'étranger, soit encore du contexte international, en y incluant les données de la politique française.
Ces trois ans et demi sont, pour l'essentiel, la période où l'initiative est entre les mains du F.L.N.
Tout d'abord le spectacle est à l'intérieur: l'insurrection déclenchée s'étend progressivement aux quatre coins du territoire, la France sur la défensive prend des mesures militaires. Simultanément, les insurgés définissent en deux textes fondamentaux ce qu'est le F.L.N., quels sont ses buts et comment il pense les atteindre. Lorsque débute l'année 1957, le problème de l'indépendance algérienne se trouve posé à l'opinion: voilà acquis un premier résultat essentiel. Mais pendant cette même année les moyens mis en oeuvre à l'intérieur, se heurtant aux obstacles naturels et aux parades que leur oppose la défense française, atteignent bien que multipliés les limites de leurs possibilités propres. Et dès lors, c'est ailleurs que le F.L.N. va chercher sa survie - tant il est conscient que tout "mouvement" qui ne progresse pas décline -. Les coulisses parisiennes, la scène mondiale sont appelées à prendre le relais du théâtre algérien. En fin de période, à la veille du "13 Mai", une vérité commencera à se faire jour: c'est que le problème posé à l'intérieur et par les moyens de l'intérieur, c'est à l'extérieur qu'il faudra en rechercher la solution et grâce à l'extérieur que le F.L.N. l'atteindra - à moins d'échouer, sans recours -.
"Autopsie de la guerre d'algérie" de Philippe Tripier, éditions France-empire, 1972.
On trouvera ICI le moyen de la conquête du pouvoir, la terreur
2 Novembre 1.954:
Rien. (en fait agitation politicienne).
Personne ne mesure vraiment ce qui se passe, le gouverneur général Léonard donne ses instructions au général comandant en chef la dixième région militaire (l'algérie) (Cherrière) : "il lui faut prêter le concours des troupes nécessaires pour rétablir l'ordre dans les Aurès ".
Mendès France, premier ministre, transfère 10 bataillons en algérie, avec ordre de "ne s'engager qu'à la demande des autorités civiles".Mitterand, ministre de l'intérieur, affirme à la radio (à lépoque, pas de télé): "l'Algérie c'est la France, et la France ne reconnaîtra pas chez elle d'autre autorité que la sienne."
Le congrès de la Féderation de l'Education Nationale, syndicat unique et très puissant, dirigé par Forestier, "proteste contre l'envoi de renfots e, tunisie et la poursuite de la repression au maroc" et "la suppression des trois pseudos-départements d'algérie, l'élection au suffrage universel d'une assemblée constituante algérienne, (...) l'expropriation des grands colons français, la remise de la terre aux fellahs, la nationalisation des industries".
3 Novembre 1.954:
Jean SERVIER. Ethnologue, spécialiste du monde berbère, J. Servier se trouve le 31 octobre à Arris. Le 1er novembre, il se porte au secours de Madame Monnerot, blessée, dans les gorges de Tighanimine. Il raconte dans Le Figaro Magazine du 29 octobre 1994.
"A Arris, il règne un certain désordre. L'administrateur craint une attaque de la ville, mais ne sait pas trop quoi faire. Des fusils mitrailleurs ont été installés sur les toits, conformément au plan de défense qui date de la deuxième Guerre mondiale et qui a été établi en prévision d'une attaque aérienne! Plus grave, selon moi: il a armé tous les Européens. Comme je suis officier de réserve, il accepte volontiers de me laisser le commandement des opérations. Je fais immédiatement rassembler les Européens à qui je demande de déposer les armes. Puis je sollicite une rencontre avec l'agha Merchi et lui propose de participer à la défense d'Arris. Il donne son accord et je fais distribuer les armes aux Touabas, sous les injures des Européens. En agissant ainsi, j'évitais des représailles éventuelles de la part de la population européenne et j'indiquais aux populations locales que les Français ne les confondaient pas avec les "hors-la-loi" du F.L.N. La défense du bourg s'est organisée et j'ai même lancé quelques sorties nocturnes hors de la ville où nous nous sommes accrochés plusieurs fois avec les fellaghas. Nous avons tenu seuls pendant trois semaines, jusqu'à l'arrivée des gardes mobiles et des troupes du 11ème Choc".
4 Novembre 1.954:
Encouragés par leur premier succès, les bandits de l'Aurès attaquent le village de Foum-Toub près d'Arris. Le caïd Maoui et ses hommes défendent les villages, les rebelles se retirent avec des pertes.
5 Novembre 1.954:
Rafles dans les milieux nationalistes, en particulier du MTLD, qui est dissous. (bien qu'on sache que ce sont les gens du FLN et les centralistes, dissidents du MTLD qui sont à l'origine des troubles du premier novembre). Messali est incarcéré à Chantilly. Les politiques ont enlevés des listes les gens trop connus et les sous fifres. Quant aux vrais militants ils ont déjà pris le maquis, soit physiquement, soit dans des caches ménagées dans les villes. La rafle a quand même permis de récupérer 47 armes, 490 engins explosifs, 1112 détonateurs.
Ferhat Abbas se démarque de la rébellion: "j'invite toutes les populations à garder leur sang-froid et à éviter de céder à la panique et à la passion". Chevallier, élu maire d'Alger par la collusion des Messalistes et de Blachette, roi de l'alfa et maître du "journal d'Alger", libéral, proteste avec vigueur contre ces arrestations, "victimes d'une machination policière montée par l'autre magnat d'Alger, Borgeaud".
Il fera libérer tout le monde, et muter treize des commissaires des renseignements généraux. Belkacem racontera après la guerre que "cette rafle nous a privé de nombreuses collaborations. Il nous a fallu attendre la libération des internés pour reconstituer nos réseaux urbains. Sauf dans les Aurès et en Kabylie, nous ne reprendrons notre élan qu'après le 20 Août 1955 (les massacres d'el halia par le F.L.N.)" Trois journaux nationalistes sont saisis. Depuis la Syrie, le cheikh Sabal, leader des frères musulmans (les islamistes de l'époque) lance par radio un appel à la violence et à la révolte, et déclare la guerre sainte.
6 Novembre 1.954:
Deux cargos soupçonnés de porter des armes arraisonnés.
Trois compagnies de CRS envoyées en algérie.
Un chauffeur de car assassiné dans les Aurès.
Sur suggestion du prefet Vaujour, le gouverneur Leonard soumet à Mitterand, ministre de l'intérieur, l'idée d'une création d'un corps spécial reservé aux musulmans. Le 12 janvier 1955 (beautés des decisions administratives...) Mitterand ordonne la création d'un corps de Goumiers, à l'imitation des goums marocains. Il s'agit de 30 goums de cent hommes chacun, constitués par tiers d'une section à cheval, d'une section à pied et d'une section portée, et aussi, toujours par tiers, de locaux, de voisins et d'hommes provenant d'une toute autre région. Ces troupes sont le noyaux des GMS.
Par ailleurs c'est aussi en Novembre, en réaction aux exactions du premier, que l'Agha Merchi, des Aït Daoud, faction des Touabas, crée la premiére harka, de 50 fusils , trés speciallement destinée à lutter contre une autre faction des mêmes Touabas, dirigée par le rebelle ben Boulaïd. (il s'agit de pereniser les mesures d'urgence prises par Servier à Arris)
Resurgence des vieilles luttes entre factions...
7 Novembre 1.954:
Rien.
8 Novembre 1.954:
Servier (dans les aurés sur les pas des rebelles) raconte: Lorsque la révolte de l'Aurès a éclaté, nous étions à nous poser la question: mouvement nationaliste? Un vieil homme nous fournit la réponse:
- Croyez-vous que dans les Djemâa et les assemblées de notables, ces petits jeunes gens venus des villes, étriqués dans leurs costumes français, puissent se faire entendre? Croyez-vous que le fils d'un homme sans terre, même s'il parle comme un avocat, pourra décider d'une chose aussi grave que la Guerre Sainte?
9 Novembre 1.954:
Monsieur Mollawi, ancien lieutenant de l'armée d'Italie, médaillé militaire, croix de guerre six citations nommé caïd en remplacement du caïd Sadok, assassiné. le premier novembre. Sadok et Monneret sont décorés à titre posthume.
Les anciens combattants défilent dans toute l'algérie pour manifester leur dégoût des attentats. Le FLN en fera une cible pévilégiée: amis_de_la_france.htm
Des armes sont saisies dans un paquebot arrivant à Alger.
10 Novembre 1.954:
Rien.
11 Novembre 1.954:
Rien.
12 Novembre 1.954:
Les gendarmes sur renseignements rejoignent la petite bande qui a assassiné les Monneret. Ils en tuent quatre, les autres s'échappent.
L'ambassadeur de france en Egypte remet une mise en garde "le gouvernement du Caire doit mesurer ses responsabilités, car les émissions de sa radio encouragent au meurtre des français."
En ce 12 novembre, le gouvernement Mendés France planche sur les événements d'Algérie à l'assemblée nationale. D'une voix ferme, il déclare aux députés: "Il n 'y aura de la part du gouvernement ni hésitation, ni atermoiement, ni demi-mesure dans les dispositions qu'il prendra pour assurer la sécurité et le respect de la loi. Il n'y aura aucun ménagement contre la sédition, aucun compromis avec elle, chacun ici et là-bas doit le savoir. A la volonté criminelle de quelques hommes doit répondre une répression sans faiblesse car elle est sans injustice.
On ne transige pas lorsqu'il s'agit de défendre la paix intérieure de la nation, l'unité, l'intégrité de la République. Les départements d'Algérie constituent une partie de la République française. Ils sont français depuis longtemps et d'une manière irrévocable. Leurs populations qui jouissent de la citoyenneté française et sont représentées au Parlement ont d'ailleurs donné dans la paix, comme autrefois dans la guerre, assez de preuves de leur attachement à la France pour que la France, à son tour, ne laisse pas mettre en cause cette unité. Entre elles et la métropole, il n'y a pas de sécession concevable. Jamais la France, aucun gouvernement, aucun Parlement français, quelles qu'en soient d'ailleurs les tendances particulières, ne cédera sur ce principe fondamental!"
"J'affirme qu'aucune comparaison avec la Tunisie ou le Maroc n'est plus fausse, plus dangereuse. Ici, c'est la France. "
Prenant le relais du président du Conseil, François Mitterrand, ministre de l'intérieur, renchérit: "Faut-il que l'Algérie ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle? Eh bien! non, cela ne sera pas, parce qu'il se trouve que l'Algérie, c'est la France, parce qu'il se trouve que les départements de l'Algérie sont des départements de la République française"
Et devant la commission de l'intérieur: "L'action des fellaghas ne permet pas de concevoir en quelque forme que ce soit, une négociation. Elle ne peut trouver qu'une forme terminale, la guerre."
13 Novembre 1.954:
Rien.
14 Novembre 1.954:
Un groupe de rebelles armés attaque le village de Pasteur, ils sont repoussés par les gendarmes et la population.
Un train de marchandise se dirigeant vers Tunis deraille à la suite d'un sabotage des voies.
15 Novembre 1.954:
Rien.
16 Novembre 1.954:
Rien.
17 Novembre 1.954:
Suppression "à titre provisoire" de certains trains de nuit en algérie.
Déraillement par sabotage de la voie du train 6 254, Duvivier Souk Ahras au P.K. 74,
18 Novembre 1.954:
Le jeune et ambitieux ministre de l'intérieur du gouvernement Mendés France, François Mitterand expose au sénat que la situation est bien en main et que les rebelles seront impitoyablement éradiqués.
19 Novembre 1.954:
Première intervention de l'aviation, dans les Aurès. Le gouverneur général, Leonard, socialiste, expose que ces mitraillages s'attaquent aux bandes rebelles et que les populations ne seront pas mitraillées.
20 Novembre 1.954:
Rien.
21 Novembre 1.954:
Discours à la radio du président du conseil, pierre Mendés - France, il expose "sans minimiser l'importance des événements" que "la situation est bien en main en algérie".
Bien plus tard, dans les années 70, Mendés France témoignera pour les archives historiques de l'armée, il dira "sous mon gouvernement nous avons maintenu l'ordre et tenu la rébellion en respect sans autre renfort que quelques escadrons de gendarmerie".
Mitterand en tournée d'inspection dans les Aurès, déclare le même jour à Batna que "il faudra du temps pour venir à bout des meneurs".
22 Novembre 1.954:
Mendés France est à l'ONU il prononce un discours, il est acclamé pour le feliciter de son approche libérale des affaires tunisienne et marocaine (et sans doute aussi de l'accord sur le Viet nam). L'algérie qui devait ête mise à l'ordre du jour par plusieurs pays arabes, dont l'arabie saoudite et l'egypte n'est meême pas évoquée.
23 Novembre 1.954:
déraillement du train 5524, Souk-Ahras-Tebessa, en dérive après mitraillage, le 23.11.1955;
24 Novembre 1.954:
Rien.
25 Novembre 1.954:
Rien.
26 Novembre 1.954:
Rien.
27 Novembre 1.954:
Rien.
28 Novembre 1.954:
Rien.
29 Novembre 1.954:
Le Comité des chefs d'Etat- Major crée le centre interarmées de guerre psychologique. Instruit par l'Indochine, des militaires étudient cette nouvelle forme de guerre et la mettront en oeuvre dès janvier 55 en créant une série de journaux et de périodiques, puis en juillet des bureaux à tous les niveaux (le cinquième bureau) et des compagnies de tract, de radio et de haut parleurs;
30 Novembre 1.954:

Dès ce mois de Novembre, l'agha Merchi demande et obtient des armes pour les Touabas. (Faivre in l'algerianiste 118, Juin 2007, Page 18).

Jugurtha Yazid

Fourni par Blogger.