Abdelmajid Labidi a été surpris, le 29 janvier, par le refus de l’officier d’état civil de la mairie d’Annaba d’inscrire sa fille sous un prénom amazigh « Tanila ».
« Je suis allé retirer le livret de famille à la mairie, et on m’a signalé que le prénom de ma fille n’était pas accepté car il ne figurait pas dans le registre algérien. Je leur ai pourtant expliqué que c’était un prénom Chaoui de ma région, qui signifie colombe », raconte M. Labidi. « J’ai demandé à voir un responsable, j’ai attendu toute la journée, en vain. Par contre il n’y a jamais de refus pour les prénoms d’origine turc ou perse ! », s’indigne –t-il.
Mécontent, M. Labidi a décidé de porter l’affaire devant la justice. Il a engagé maître Kouceila Zerguine, avocat au barreau d’Annaba et membre de la Ligue algérienne des droits de l’Homme.
Pourtant, en 2013, une liste de 300 prénoms Amazigh avait été acceptée par le premier ministre Abdelmalek Sellal. « Et pourquoi réduire une culture aussi riche à 300 prénoms, alors que le chiffre proposé par le HCA (Haut-commissariat de l’amazighité), était de l’ordre de 1000. Sur quelle base ont été éliminés les 700 autres ? » s’interroge Me Zerguin, bien décidé à signaler cette nouvelle discrimination aux rapporteurs spéciaux de l’ONU en Suisse.
Le refus de l’agent d’état-civil d’Annaba intervient presque un an après la promulgation du Tamazight comme « langue nationale et officielle » à l’occasion de la révision constitutionnelle, qui a été adoptée par voie parlementaire le 7 février 2016. « C’est malheureux pour un Algérien berbère qui vit dans son pays comme un étranger », conclut le père de la petite Tanila.
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