A la demande de l’Assemblée Mondiale Amazighe, une délégation a été reçue ce mercredi 12 juin au parlement espagnol, au siège du groupe du parti nationaliste basque. La délégation amazighe était formée par Rachid RAHA, président de l'AMA, et deux membres du mouvement amazigh à Madrid, Abdelhamid Gambou et Marouan El Jaouari, accompagné par le grand anthropologue-immunologue Antonio Arnaiz Villena.
La rencontre organisé par le député Aitor Esteban, porte-parole du Parti Nationaliste Basque (PNV), a connu la participation de messieurs Jordi Roca Mas du Parti Populaire (PP), Ignacio Sanchez Amor du parti socialiste (PSOE), Pablo Bustinduy responsable des relations internationales du parti PODEMOS, Joan Tarda du parti de la gauche républicaine de la Catalogne (ERC) et Jordi Xucla du parti Démocrates de Catalogne (PDeCAT).
La réunion s’est focalisé sur les événements du Rif et sur la répression du mouvement populaire rifain, mais c’était aussi l’occasion d’aborder le cas des réfugiés politiques mozabites Khoudir Sekouti et Salah Abbouna, incarcérés à la prison de Madrid à cause d’un mandat lancé contre eux par l’Etat algérien ( www.tamurt.info/lama-exige-liberation-immediate-de-deux-refugies-politiques-algeriens-amazighs/) et à propos desquelles l’AMA a demandé aux députés espagnoles d’interpeller leur gouvernement afin de les libérer et de respecter leur statut de réfugiés politiques.
Ci-contre la lettre adressée aux députés de Royaume d’Espagne :
« Excellences, Mesdames et Messieurs les députés,
Palacio de los Congresos de Madrid
Comme vous le savez, le 4 Juillet 1991, un important traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération entre le Royaume d'Espagne et le Royaume du Maroc a été fait à Rabat, qui est entré en vigueur le 28 Janvier 1993 et publié dans le « Journal officiel » no. 49 du 26 Février 1993, pages 6311 à 6314. Au paragraphe n ° 7, consacré au respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales des individus, stipule ce qui suit: « Les deux Parties contractantes respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentale, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. À cet égard, ils vont promouvoir et encourager l'exercice effectif des droits et des libertés, des droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et autres libertés, tous découlant de la dignité inhérente à la personne humaine et qui sont essentiels pour son libre et plein développement. Dans ce domaine, les deux parties agiront conformément à leur législation nationale, aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ils vont également accomplir leurs obligations telles qu'elles ont été définies dans les accords internationaux pertinents et les déclarations dans ce domaine, y compris, entre autres, les Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme, par lesquels ils sont liés. ».
De même, l'Etat marocain est lié par un autre accord avec l'Union européenne, dont le Royaume d'Espagne fait partie, un « accord de partenariat » dans sa politique de voisinage, qui est entré en vigueur le 1er mars 2000, et renforcé par un « statut avancé » signé le 13 Octobre 2008. Ces accords de partenariat entre l'UE et le Maroc ont comme principaux objectifs la promotion effective de la démocratie et le respect des droits l'homme, comme il est souligné dans le passage suivant: « Le respect des principes démocratiques et droits fondamentaux de l’Homme, tels qu’énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’Homme, inspire les politiques internes et internationales de la communauté et du Maroc et constitue un élément essentiel du présent accord».
Les autorités marocaines, au lieu de respecter ces traités et ces accords d'association avec l'UE, et de travailler pour améliorer la situation des droits de l'homme dans les différentes régions du Maroc, malheureusement, applique sur le terrain une politique claire de discrimination raciale à l’encontre des populations autochtones que constituent les Amazighs (et qui forment la majorité de la population, sachant que les autres ne sont que des Amazighs arabisés), et par conséquent, ils violent tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et les conventions internationales et ce traité d'amitié, bon voisinage et de coopération entre les deux royaumes de la Méditerranée occidentale cité ci-dessus et le « statut avancé » avec l'Union européenne.
En témoigne tout ce qui se passe tous les jours dans la région du Rif, et qui commence à creuser un fossé entre les autorités centrales et les populations périphériques, tels les Amazighs de l'ancienne colonie espagnole.
On est stupéfait de voir qu’au lieu de satisfaire les demandes légitimes d'ordre économique, social, culturel et environnemental des jeunes manifestants du Rif, le gouvernement marocain a utilisé la politique du bâton et de la violence, en réprimant les citoyennes et les citoyens qui se sont manifestés et qui continuent à sortir pour protester pacifiquement dans la ville d'Al Hoceima et d'autres villes et villages du Rif. Après une campagne d’arrestations arbitraires menée sans respect pour la loi ni pour les chartes internationales des droits de l’homme, l’Etat, directement ou indirectement, a orchestré des campagnes médiatiques pour diaboliser et discréditer les manifestants dans le Rif et dans les autres régions du pays. Il a procédé à l’arrestation du leader de la protestation, Nacer Zafzafi et plus de 200 activistes de la contestation populaire dans le Rif, dont des dizaines d’ activistes du Mouvement Populaire du Rif ont été condamnés injustement à de lourdes peines par le tribunal de première instance d'Al-Hoceima, dans l’attente de suivre celle de tribunal de Casablanca. Même le jour de la fin du l’aid, supposé jour de paix et de fraternité, les forces de sécurité ont sévèrement réprimé les femmes et les enfants!
En plus, cette région qui a donné de grands résistants au colonialisme, tel Mohamed Charif Amezyane et Mohamed Abdelkrim Al-Khattabi et à l’armée de libération nationale, a non seulement été marginalisée par l’Etat, bien plus, elle fut l’objet de politique d’appauvrissement à tel point que l’Etat continue à spolier les terres des tribus. Et pour cela, nous citons comme un simple exemple, l’action de l’Etat en 2016 qui a abouti à la spoliation de plus de trente mille (30.000) hectares que dans la province d’Al-Hoceima.
Cette actuelle politique de répression témoigne de la volonté du système à inaugurer la transition dictatoriale et l’édification d’un Etat géré avec une main de fer. Fait que combattent tous les citoyennes et citoyens Amazighes dans différentes régions du Maroc et dans la diaspora européenne, de manière pacifique, pour dénoncer les atermoiements et les campagnes qui visent la contestation et poursuivre la lutte acharnée en faveur d’un Etat civil démocratique, où il y devrait avoir séparation des pouvoirs, et être régie par les valeurs d’égalité: égalité des droits entre les hommes et les femmes, entre les régions et égalité entre la langue amazighe et la langue arabe.
En définitive, nous demandons votre intervention afin d’appeler l’attention de l’actuel gouvernement d'Espagne pour se pencher sur ce sujet, parce que si nous laissons les choses se détérioraient davantage, cela aura des conséquences catastrophiques sur l'avenir de la citoyenneté espagnole. Par conséquent, le gouvernement espagnol, à travers son ministre des Affaires étrangères, devrait rappeler les responsables du gouvernement du pays voisin de leurs engagements en faveur du respect des droits de l'homme contenues dans les traités signés entre les deux parties et cités ci-dessus. Il faut prendre des mesures urgentes afin de demander aux autorités marocaines de stopper ces dérives autoritaires et répressives, de procéder à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, à commencer par leur chef Nacer Zafzafi. Et de les convaincre que la seule solution à cette révolte sociale est d'établir un dialogue sincère et responsable entre les manifestants et l'Etat, de s'asseoir autour d'une table pour définir un calendrier et les moyens à mobiliser pour répondre à leurs demandes légitimes.
Travaillons nous tous pour que le Maroc réussit dans la construction d'un Etat démocratique, qui travaille pour le bien-être de son peuple, et de le tenir pleinement intégré dans la communauté internationale.
Cordialement,
Signé : Rachid RAHA, président de l’Assemblée Mondiale Amazighe.
http://www.amadalpresse.com/%D9%85%D8%AF%D8%B1%D9%8A%D8%AF-%D8%AD%D8%B1%D8%A7%D9%83-
%D8%A7%D9%84%D8%B1%D9%8A%D9%81-%D9%8A%D8%AC%D9%85%D8%B9-%D8%A7%D9%84%D8%B1%D8%A7%D8%AE%D8%A7-%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%AD%D8%B2%D8%A7/
From: Assemblée Mondiale Amazighe <assemblee.mondiale.amazighe@gmail.com>
Date: 2017-07-13 3:15 GMT+02:00
Subject: LA REVUELTA SOCIAL EN EL RIF LLEGA AL PALACIO DE LOS DIPUTADOS DE ESPAñA
To: Lemonde Amazigh <lemondeamazigh@gmail.com>
LA REVUELTA SOCIAL EN EL RIF LLEGA AL PALACIO DE LOS DIPUTADOS DE ESPAñA
A petición de la Asamblea Mundial Amazighe, una delegación amazighe fue recibida el miércoles 12 de junio en el Parlamento español en la sede del grupo de PNV. La delegación bereber estaba formado por Rachid RAHA, presidente de la AMA, y dos miembros del movimiento amazigh en Madrid, Marwan Abdelhamid y El Gambou Jaouari, y acompañados por el gran antropólogo e inmunólogo Antonio Arnaiz-Villena.
El encuentro fue organizado por el diputado Aitor Esteban, portavoz del Partido Nacionalista Vasco (PNV), y contó con la participación de los señores diputados Jordi Roca Mas del Partido Popular (PP), Ignacio Sanchez Amor del Partido Socialista (PSOE), Pablo Bustinduy de las relaciones internacionales del partido PODEMOS, Joan Tardá del Partido Izquierda Republicana de Cataluña (ERC) y Jordi Xuclà del Partido Demócrata de Cataluña (PDeCAT).
La reunión se centró sobre los recientes acontecimientos en el Rif y sobre la represión del movimiento popular rifeño, pero también fue una oportunidad para abordar el caso de los refugiados políticos Khoudir Sekouti y Salah Abbouna encarcelados en la prisión de Madrid, pendientes de una injusta orden de extradición lanzada por las autoridades argelinas para acallar los líderes del movimiento autonomista de la región del Mzab ( http://www.europapress.es/ceuta-y-melilla/noticia-ong-internacional-exige-liberar-dos-argelinos-detenidos-espana-orden-argelia-presuntos-yihadistas-20170710174516.html) .
A continuación, la carta entregada por el máximo responsable de la Asamblea Mundial Amazighe a los señores diputados:
Excelentísimas diputadas e excelentísimos diputados
Palacio de los Congresos de Madrid
Como sabrán, en el 4 de julio de 1991 se acordó un importante tratado de amistad, buena vecindad y cooperación entre el Reino de España y el Reino de Marruecos, hecho en Rabat, que entró en vigor el 28 de enero de 1993, y publicado en el “BOE” núm. 49, de 26 de febrero de 1993, páginas 6311 a 6314. En su párrafo número 7, dedicado al respeto a los derechos humanos y a las libertades fundamentales de las personas, recoge lo siguiente: “Las Altas Partes Contratantes respetarán los derechos humanos y libertades fundamentales, incluyendo la libertad de pensamiento, conciencia, religión o creencia, sin distinción por motivos de raza, sexo, idioma o religión. En este sentido, promoverán y fomentarán el ejercicio efectivo de los derechos y libertades civiles, políticos, económicos, sociales, culturales y otros derechos y libertades, todos los cuales derivan de la dignidad inherente a la persona humana y son esenciales para su libre y pleno desarrollo. En este campo, ambas Partes actuarán de conformidad con sus legislaciones internas respectivas, con los propósitos y principios de la Carta de las Naciones Unidas y con la Declaración Universal de los Derechos Humanos. Cumplirán también sus obligaciones tal y como han sido definidas en los pertinentes acuerdos y declaraciones internacionales en este terreno, incluyendo entre otros los Pactos Internacionales de Derechos Humanos, por los que puedan ser obligados.”.
Lo mismo, el estado marroquí acordó con la Unión Europea, de la que forma parte el Reino de España, otro tratado vinculando el Reino de Marruecos a la UE con un "acuerdo de asociación" en su política de vecindad, que entró en vigor el 1 de marzo de 2000, y reforzado por un "estatuto avanzado", firmado el 13 de octubre 2008. Estos acuerdos de asociación entre la UE y el Reino de Marruecos tienen como objetivos principales la promoción efectiva de la democracia y el respeto de los derechos humanos, como se indica en el siguiente pasaje: "respeto de los principios democráticos y los derechos humanos fundamentales, consagrados en la Declaración universal de los derechos humanos, inspira las políticas internas e internacionales de la comunidad y Marruecos y constituye un elemento esencial de este acuerdo".
Las autoridades de Marruecos, en lugar de respetar estos tratados y estos acuerdos de asociación con la UE, y trabajar por mejorar la situación de los derechos humanos en las distintas regiones de Marruecos, practican desafortunadamente sobre el terreno una clara política de discriminación racial en contra de las poblaciones indígenas que constituyen los Amazighs (y que forman la mayoria de la poblacion, sabiendo que los demas son Amazighs arabizados), y de paso violan todos los instrumentos internacionales de derechos humanos y los convenios internacionales, así como el tratado de amistad, buena vecindad y cooperación entre los dos reinos del Mediterráneo occidental y el "estatuto avanzado " con la Unión Europea.
Por desgracia es lo que esta aconteciendo diariamente en la región del Rif, y que empieza a profundizar la brecha existente entre el poder central y las poblaciones periféricas, como son los Amazighs de la antigua colonia española.
Con estupefacción, en vez de satisfacer las demandas legítimas de orden económico, social, cultural y ambiental de los jóvenes manifestantes del Rif, el gobierno marroquí ha utilizado la política del palo y de la violencia, reprimiendo las ciudadanas y los ciudadanos que salieron, y que continúan a salir a protestar pacíficamente en la ciudad de Alhucemas y otras ciudades y pueblos del Rif. Después de una campaña de detenciones arbitrarias llevada a cabo sin respeto a la ley ni a las cartas internacionales de derechos humanos, el Estado, directa o indirectamente, orquestra campañas mediáticas para demonizar y desacreditar a los manifestantes en el Rif y en otras partes del país. Se detuvo al líder de la protesta, Nacer Zafzafi y más de 200 activistas de la protesta popular en el Rif, decenas de activistas del Movimiento Popular de los Rif fueron condenados injustamente a largas penas a partir del 14 de junio por el tribunal de primera instancia de Alhucemas con penas de un año y medio de prisión. Incluso el día de la pasqua del fin del ramadán, que se supone día de paz y de fraternidad, las fuerzas de seguridad reprimieron severamente a mujeres y a los niños!
Desafortunadamente, esta región norteña que dio grandes figuras de resistencia al colonialismo europeo como Mohamed Charif Amezyan y Mohamed Abdelkrim Al Khattabi, y la formación del Ejército de Liberación que acabo de arrancar la independencia, no sólo ha sido marginada por el Estado marroquí, por sus diferentes gobiernos a lo largo de estas seis décadas, sino ha sido víctima de una política sujeta al agotamiento hasta el punto de que el estado sigue despojando tierras a las tribus amazighes del Rif y del resto de Marruecos. Citamos como un simple ejemplo, la acción del Estado en 2016, que resultó en la expropiación de más de treinta mil (30.000) hectáreas solamente en la provincia de Alhucemas.
Esta actual política de represión demuestra el compromiso del sistema para inaugurar la transición dictatorial y la construcción de un estado administrado con mano de hierro. Es a lo que se oponen todos los ciudadanos amazighs en las diferentes regiones de Marruecos y en la diáspora europea, manifestándose pacíficamente y reclamando la construcción entre todos de un estado civil democrático, donde haya separación de poderes, y que se rige por los valores de la igualdad: igualdad de derechos entre el hombre y la mujer, entre las regiones y entre el idioma amazighe y el idioma árabe.
En definitiva, solicitamos su intervención para que forcéis al actual gobierno de España a tomar parte en este asunto, porque si dejamos que las cosas se deterioran aún más, esto va a tener unas consecuencias catastróficas sobre el futuro de la ciudadanía española. Por eso, el gobierno español, a través de su ministro de asuntos exteriores, debe recordar a los responsables gubernamentales del vecino país de sus compromisos de cara al respeto de los derechos humanos, recogidos en los tratados firmados entre ambas partes y citados arriba. Que pida a estos a que tomen medidas urgentes para frenar esta preocupante deriva autoritaria y represiva del gobierno marroquí. Que solicite la liberación inmediata e incondicional de todos los presos políticos de la protesta en el Rif, empezando por su lider Nacer Zafzafi. Y subrayar que la única solución es entablar un diálogo sincero y responsable entre los manifestantes y el Estado, que se sienten alrededor de una mesa para fijar un calendario y medios a movilizar para satisfacer sus legítimas demandas.
Trabajemos entre todos para que Marruecos tenga éxito en la construcción de un estado democrático, que trabaje por el bienestar social de su pueblo, y para que siga plenamente integrado en la comunidad internacional.
Cordialmente,
Firmado: Rachid RAHA,
Presidente de la Asamblea Mundial Amazighe.
Nota: os adjuntamos una entrevista a Raha sobre la revuelta social del Rif en este enlace:
http://atalayar.com/content/rachid-raha-%E2%80%98queremos-promocionar-el-modelo-auton%C3%B3mico-en-marruecos%E2%80%99